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L'auto-édition : choix ou fatalité ?


S'auto-publier : un choix ou une fatalité ?

Dans le vaste monde de l'édition, il est bien difficile de se faire une place. Quel auteur.e en herbe (gasp), ne rêve pas de voir son nom chez la collection blanche de Gallimard (prestige de l'uniforme), ou en tête de gondole aux éditions Robert Laffont ? Malheureusement, les places sont chères, les ami.es.

Vous avez sué.e sang et eau pour peaufiner votre manuscrit et le voilà enfin, le beau bébé, sorti tout droit de vos méninges triturées de toutes part. Vous avez pondu votre premier livre et c'est la huitième merveille du monde, assurément ! Et alors là, loin de moi l'idée d'en douter. Je ne connais que trop bien ce sentiment d'émerveillement de voir enfin notre travail prendre forme pour finir par ressembler à un superbe pavé indigeste (comme celui des vrais écrivains, héhéhé). Mais, hélas... L'espoir retombe bien vite, un peu comme un soufflé. Écrire, c'est bien. Publier, c'est mieux.

Alors, si vous écrivez pour vous et uniquement pour vous, aucun problème, après tout. Vous êtes tout à fait libre de faire ce que vous voulez. En revanche, si vous brûlez d'envie de voir votre texte entre les mains de centaines, voire, de milliers, non... De MILLIONS de personnes, alors... Vous allez vite être déçu.es.

C'est dur de l'admettre, mais le circuit classique de l'édition est bouché, totalement bouché. Un manuscrit qui passe entre les mains d'une maison d'édition n'a que très peu de chances d'être publié. Il y a plusieurs raisons à cela, selon les maisons d'édition :

- La plupart des manuscrits sont irrecevables.

- Les maisons d'édition préfèrent travailler avec les auteur.es qu'elles publient déjà.

- La peur de prendre des risques et de miser sur un.e nouvel.le auteur.e.

- Le manque de budget, parfois.

Bref, tout plein de raisons qui font que, souvent, les maisons d'édition ne prennent pas le risque d'éditer de nouveaux auteurs. Un nouvel auteur, ça veut dire : un nouveau nom à promouvoir, etc, etc... Beaucoup de travail pour, au final, peu de rentabilité immédiate. Bien sûr, tous les éditeurs ne sont pas comme ça, et la plupart ont le cœur fendu de devoir refuser des manuscrits ou même de ne pas répondre.

Petite anecdote : il y a un an, en revenant du prix Claude Nougaro (que je n'ai pas gagné, sigh), j'ai parlé à une éditrice, dans le bus, qui a demandé à lire ma nouvelle. Elle m'a dit qu'elle était très bien, que j'avais une très bonne plume. Oh, comme j'étais flatté ! Mais elle m'a dit aussi que le tout manquait de structure, et que le Diable se cachait dans les détails. Ensuite, elle s'est mise à parler à tout le bus de son métier, des manuscrits qu'elle recevait et du fait que, ce qui leur manquait, à tous, c'était une « voix ». Une patte, une écriture reconnaissable parmi tant d'autre, un rien, un petit quelque chose en plus. Elle a aussi expliqué qu'ils n'avaient tout simplement pas le temps de répondre à toutes les demandes qu'ils recevaient. Tout simplement PAS LE TEMPS, et que cela lui fendait vraiment le cœur. Elle disait comprendre les déboires des auteurs, la désespérance, l'attente, mais... Qu'elle n'y pouvait pas grand-chose. Vous voulez savoir le plus ironique ? J'avais envoyé un manuscrit à cette maison quelques mois auparavant. Pas de réponse depuis.

Tout ça pour en arriver au fait que, si les maisons d'éditions ne prennent pas forcément la peine d'éditer de nouveaux auteurs, c'est par manque de moyens, souvent, mais aussi par peur de prendre des risques. C'est en cela que l'auto-édition est un chemin intéressant pour ensuite basculer vers le circuit traditionnel de l'édition. On ne compte plus le nombre d'auteurs auto-édités à succès qui ensuite se sont tournés (un peu, ou complètement), vers l'édition classique. Je pense à Laure Manel, aux Vandroux, à Cédric-Charles Antoine, à Amélie Antoine, et bien d'autres.

Ne voyez pas l'auto-édition comme la guillotine de votre talent et de votre crédibilité d'auteur, non. L'auto-édition, je le dis, est aujourd'hui le meilleur tremplin pour se lancer avec des arguments solides dans le monde de l'édition, le « vrai ». Le secret ? Écrivez. Écrivez sans relâche, votre tour viendra. Ne perdez pas espoir, n'abandonnez pas, c'est ce qui vous démarquera des autres. J'ai essuyé de (très) nombreux échecs dans l'envoi de manuscrits, et pourtant, ces mêmes manuscrits sont aujourd'hui appréciés par des milliers de lecteurs dans l'auto-édition. Peut-être que je n'ai juste pas de chance ? Peut-être que la qualité n'était pas au rendez-vous ? Ou peut-être que, comme 99,9% d'entre nous, je n'étais pas (et ne suis toujours pas) connu à la base. Donc, même si le manuscrit aurait pu devenir un livre chez un éditeur (après travail de correction et de relecture), il est resté à l'état de manuscrit parce que je n'étais (et ne suis toujours pas) le fils de Marc Levy, ou de Guillaume Musso. Tout simplement. Il est aujourd'hui bien plus facile d'écrire quand on est connu que d'écrire pour se faire connaître, c'est ça qui est terrible. C'est bien la raison pour laquelle je pense que, nombre d'entre nous ont fait le CHOIX de l'auto-édition. Certains ont vu leur lectorat naître dans l'auto-édition, et d'autres sont simplement revenus de l'édition classique. À raison ou à tort.

Persévérez. Dans quelques années, votre manuscrit sera un best-seller ! Que ce soit dans l'auto-édition ou dans l'édition. Et en ce qui me concerne, j'attends toujours mon tour !;)

Encore une fois, à partager sans modération :) !


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