Le ghostwriting, ou, écrivain fantôme. On en parle !

Je me suis officiellement lancé et ça a pris du temps. Mais avant cela, voyons ensemble : qu'est-ce que le ghostwriting ?
Ce n'est pas compliqué. Il s'agit d'un terme pour désigner une activité : celle d'écrire pour quelqu'un d'autre, sans que, bien sûr, le nom de l'écrivain (moi) apparaisse. En d'autres termes, c'est une commande passée par un client pour lui fournir, à la fin, un livre clés en mains qu'il pourra librement publier. Que ce soit dans le domaine de la fiction, ou de la non fiction. Avant, on appelait ça "nègre littéraire". J'ai vraiment besoin d'expliquer pourquoi ce n'est plus le cas ? Je pense que non. Donc, cessons déjà d'appeler ça "nègre littéraire".
Je pratique cette activité depuis quelques temps déjà, mais c'était un bruit de couloir et mon numéro de téléphone passait de mains en mains et, de temps en temps, on m'envoyait un petit message pour me parler d'un projet (que j'acceptais ou non) !
Parce qu'il y a ça, aussi. Je me réserve quand même le droit d'accepter ou de refuser un projet qu'on me soumet. Mon temps étant assez limité et les journées étant ce qu'elles sont, je n'ai pas le loisir de me pencher sur tous les projets qu'on porte à mon attention (même si j'aimerais bien !) C'est une question d'équilibre, parce que je reste très attaché à mon activité principale, c'est à dire : écrivain. Et toujours en fiction ! C'est ce qui me fait vivre, donc je dois prioriser mes choix, de ce côté-là. Le vrai plus, à mon sens, c'est quand la personne me propose une histoire réellement passionnante. Là, j'avoue que je suis très motivé. Mais encore une fois, ce n'est pas une question d'argent. Si je me suis lancé dans cette activité, c'était surtout pour dépanner et rendre service.
J'avais un ami qui souhaitait parler d'une période difficile de sa vie, j'ai trouvé le sujet passionnant et j'ai eu envie de l'aider. Je le remercie encore mille fois de m'avoir donné l'occasion d'être l'auteur de cette histoire (même si personne ne le saura jamais !) Ça lui a non seulement fait beaucoup de bien, de voir tout ça couché sur papier, mais ça m'a permis, à moi, de démarrer convenablement.
Mais alors, comment ça se passe, globalement ? (Ça, c'est pour les petits curieux)
Mon processus est assez simple. En général, je demande quelques détails à la personne sur son histoire, sur ce qu'elle veut raconter, et ensuite, nous nous lançons dans une série d'entretiens. En général, une petite dizaine d'une heure chacun. J'enregistre le tout avec mon téléphone et je n'ai plus qu'à réécouter chez moi pour mettre la matière en forme. Les rencontres peuvent aussi bien se passer en vrai (Paris et périphérie) qu'en visio. Ça ne me dérange pas non plus. Ensuite, une fois que tous les entretiens sont passés, je n'ai plus qu'à tout retranscrire et à livrer le texte.
Bien sûr, il y a des étapes et tout ne peut pas être aussi simple. Il y a des ratés, des imprévus, etc. Mais globalement, tout se passe très bien et les personnes que j'accompagne sont très heureuse d'avoir, en face, quelqu'un qui écoute vraiment et pose des questions pour aller au fond de l'histoire, au bout du récit. Nous ne sommes pas là pour faire les choses à moitié !
C'est si répandu ?
En fait, non. Pas tant que ça. C'est même plutôt rare, comme activité, en France. Officiellement, en tout cas. Dans les faits, rares seront ceux qui avoueront faire appel à un écrivain fantôme. Sinon, quel intérêt ? Il est donc très difficile d'évaluer le nombre de ghostwriters en France, ou même où les trouver. C'est beaucoup plus répandu chez les anglos-saxons qui n'ont pas le même sens de la littérature. Chez nous, elle revêt un côté très "noble". Ce n'est pas autant le cas, chez eux. Aussi, certains auteurs (même très connus) peuvent avouer faire appel à des ghostwriters. Ils donnent une trame,
une ligne directrice, quelques indications, et ils regardent le travail se faire en supervisant. Magique, non ?
Tu veux te lancer là-dedans et trouver des clients ?
Quelques conseils, dans ce cas :
1 - Sois patient. Tout ne va pas arriver du jour au lendemain. Les clients ont besoin de voir tes références, de faire connaissance avec toi, aussi, avant de te confier toute leur histoire. Parfois, c'est personnel et le ghostwriter, s'il doit écrire des choses difficiles, s'apparente presque à un psychologue (dans l'aspect de l'écoute et de l'accompagnement). Attention, hein, je n'ai pas la prétention de dire que je suis psychologue. Non, si vous avez des soucis, allez voir un psy et pas un ghostwriter !
2 - Travaille ton réseau. Parce que c'est lui qui te fera vivre. Rien d'autre ! Le réseau de connaissances parlera de toi. C'est un travail de fourmi qui peut avancer sans toi. Tu t'es déjà demandé si tu avais envie d'aller à cette soirée à laquelle on t'a invité ? Tu es sur le point de refuser ? Vas-y. On ne sait jamais ! Les rencontres sont partout !
3 - Mets ton ego de côté. Il ne s'agit pas de TON
texte, mais de celui de ton client. Tu es juste l'instrument technique qui permet de le réaliser. Rien de plus. Tu peux suggérer des choses, mais il est toujours décisionnaire, au final. Ne l'oublie pas.
4 - Ne néglige pas les entreprises. Tu vois, ces flyers, ces brochures, ces livres d'entreprises, etc. Il y a forcément quelqu'un qui les rédige ! Ce quelqu'un, ça peut être toi, si tu démarches un peu autour de toi. Tu trouveras forcément du travail et de quoi te forger une solide expérience.
5 - Sois toi-même. Inutile d'essayer de jouer un rôle. Mieux vaut être toi-même. Ton client et toi, vous allez entrer dans une relation de confiance et de travail. Ce n'est pas la peine d'essayer d'être quelqu'un d'autre. Si tu écris déjà, tu sais qu'écrire, c'est se mettre à nu et à ce titre, essayer de tricher ne sert à rien. Lorsque j'arrive en rendez-vous, en fonction de la saison, je suis en sweat à capuche ou en tongs. Tout dépend. Je ne dis pas qu'il faut arriver habillé comme un vacancier, mais qu'il vaut mieux rester soi-même plutôt que de tout miser sur l'apparence. Ce sont tes compétences qui seront jugées, pas ton physique.
Ah, et bien sûr, on garde le sourire, OK ? :)
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